Introduction
Les
dossiers des salons funéraires ou des entrepreneurs de pompes funèbres ne se trouvent
généralement pas dans les archives, mais, lorsqu’ils subsistent et parviennent à
un service d’archives, l’information qu’ils contiennent est d’une grande valeur
pour toutes sortes de chercheurs, y compris les étudiants, les généalogistes et
les universitaires. Trop souvent, des malheurs imprévus, un changement de propriétaire,
la faible durée d’utilité des dossiers d’entreprise et d’autres aléas détruisent
notre patrimoine documentaire et rendent de tels documents inaccessibles aux générations
suivantes. Brenan’s Select™ Community Funeral Homes & Crematorium, de Saint John,
s’est assurée qu’aucune de ces causes n’entrave la préservation des documents des
sociétés auxquelles elle a succédé, et nous disposons, grâce à cette diligence,
d’une ressource précieuse pour examiner le passé. Les dossiers des statistiques
de l’état civil étant récemment devenus plus accessibles, on peut évidemment se
demander si les dossiers des salons funéraires sont superflus. En raison de plusieurs
facteurs, la réponse à cette question est un non catégorique. Pendant les premières
décennies où les statistiques de l’état civil ont été compilées, leur exactitude
et leur exhaustivité n’étaient pas parfaites. En conséquence, les dossiers de Brenan
incluent souvent des personnes qui n’ont pas été inscrites dans le système provincial,
bien que le pourcentage de décès manquants soit inconnu. À l’occasion, les dossiers
du salon funéraire contiennent des notes qui ne seraient pas incluses dans un dossier
officiel de décès. Parfois, ces notes fournissent des liens à d’autres membres de
la famille ou à des publications contenant un article nécrologique. Les dossiers
des salons funéraires peuvent également combler un vide laissé par les dossiers
provinciaux des statistiques de l’état civil et résoudre un problème que beaucoup
de chercheurs ne peuvent surmonter. Tout comme aujourd'hui, il n’était pas rare
que les gens du Nouveau-Brunswick qui avaient quitté la province veuillent avoir
leur sépulture ici. De telles situations sont rarement mentionnées dans d’autres
documents, et les dossiers des salons funéraires peuvent fournir des pistes permettant
de trouver des gens dont les traces documentaires échapperaient autrement à l’examen
des chercheurs.
Bien que les dossiers individuels de décès soient à remarquer,
les dossiers du salon funéraire Brenan révèlent aussi une partie de son histoire
administrative et de ses pratiques, faisant mieux comprendre les activités des salons
funéraires dans le passé.
Historique du salon funéraire Brenan
Nathaniel W. Brenan (v. 1842-1912), l’un des premiers embaumeurs
professionnels des Maritimes, ouvre un salon funéraire sur la rue Mill, à Portland
(aujourd'hui Saint John), au Nouveau-Brunswick, en 1872, probablement sous la raison
sociale de Brenan & Hatfield. Nathaniel épouse Charlotte Betts (1845-1907) le 1er
janvier 1873, et deux de leurs fils, Nathaniel Louis et Fred Betts (m. 1957), se
joindront plus tard à l’entreprise familiale en tant qu’entrepreneurs de pompes
funèbres. N. Louis est l’une des premières personnes des Maritimes à obtenir un
diplôme de la Reounards School of Embalming, à Boston. Fred K. Brenan, le fils de
Fred B., se joint à la société en 1930 et y introduira lui-même son fils Wilmot.
Au fil des années, l’entreprise fonctionne sous plusieurs
raisons sociales : N.W. Brenan Undertaker, N.W. Brenan & Son et N.B. Brenan & Sons
Ltd. De plus, elle déménage deux fois pendant les premières années, d’abord au 715,
rue Main, puis, en 1926, au 111, Paradise Row, une maison imposante construite pour
un industriel de Saint John, James Harris. En 1970, Fred K. Brenan vend l’entreprise
à H. Douglas MacMackin (m. 1987), homme d’affaires bien connu de Saint John. Ses
fils Stephen D. et William (Bill) F. MacMackin font leur apprentissage dans la société
et deviennent des entrepreneurs de pompes funèbres titulaires de permis.
Les MacMackin élargissent l’entreprise en achetant McAdam’s
Funeral Home à Fredericton, Minto Funeral Home à Minto (1990), Bell’s Funeral Home
à Miramichi (1996), MacDonald Funeral Home and Florist à St. Stephen (1997) et Sussex
Select Community Funeral Home (1999). De plus, la société ouvre un nouveau salon
funéraire à Oromocto en 1991 et un deuxième établissement à Saint John, Brenan’s
Bay View Funeral Home, chemin Manawagonish, en 1995. En février 2001, la société
commence à fonctionner sous la raison sociale de Brenan’s Select Community Funeral
Home.
Remarques sur les documents
Les dossiers du N.W. Brenan Funeral Home aux Archives provinciales
du Nouveau-Brunswick (MC793) couvrent la période de 1901 à 1971 et ne comprennent
que les dossiers de l’établissement de Saint John. Pour les années 1904 à 1971,
les dossiers comprennent, tout d’abord, les livres de comptes où le salon funéraire
a inscrit le nom du défunt, la date de décès, la liste détaillée des produits et
services relatifs aux funérailles et les frais respectifs de ceux ci et, la plupart
du temps, le nom de la personne qui a retenu les services du salon funéraire; deuxièmement,
ils comprennent les formulaires imprimés 4 po x 6 po sur lesquels l’entrepreneur
de pompes funèbres a inscrit les renseignements sur le défunt. En général, ces formulaires
contiennent plus de renseignements sur le défunt que les relevés de comptes. Un
balayage de formulaire typique peut être visionné à titre d’exemple.
Une base de données informatisée contenant la transcription
de l’information des fiches ou formulaires 4 po x 6 po a été créée. Cette base de
données contient les dossiers de 1901 à 1971. Pour les années 1901 et 1902, il n’existe
pas de formulaires et les données proviennent du livre de comptes. Conformément
aux dispositions sur la protection des renseignements personnels, une interdiction
s’applique à ces documents pendant 50 ans; donc, en 2009 par exemple, les documents
ne seront accessibles que jusqu’en 1959. Le 1er janvier de chaque année, l’année
suivante de la série sera accessible.
La quantité d’information varie grandement d’un dossier
à l’autre; dans bien des cas, des éléments de données n’ont pas été inscrits au
dossier original. Pour le projet, tous les efforts ont été déployés pour inclure
toute l’information du dossier original et transcrire les noms et les autres renseignements
comme ils figurent dans l’original. L’unique exception à cette pratique concerne
la cause du décès. Environ 11 % des dossiers de Brenan font état de la cause de
décès. Cette information est d’une valeur inestimable pour beaucoup de chercheurs,
en particulier ceux qui font des recherches sociologiques ou médicales. Étant donné
les noms complexes de beaucoup de maladies, il n’était pas rare que l’orthographe
des dossiers soit incohérente. Lorsque le sens était évident, l’orthographe a été
corrigée dans la base de données pour que les données sur la cause de décès soient
accessibles aux utilisateurs sous forme d’index. La couleur des formulaires varie
du blanc légèrement teinté au brun; pendant certaines années, l’information a été
inscrite au crayon, de sorte que le contraste avec le fond était minime. Certaines
écritures sont déteintes; d’autres sont très difficiles à déchiffrer parce que la
calligraphie et l’orthographe sont mauvaises. En raison de tous ces facteurs, la
compréhension des noms et des autres données présente des difficultés, mais tous
les efforts ont été déployés pour fournir la transcription la plus exacte possible.
Dans la plupart des cas, le nom et l’âge du défunt sont inscrits sur un formulaire
et dans un livre de comptes, ce qui donne au moins un moyen de vérification. L’exactitude
des renseignements contenus dans les formulaires dépend également de la connaissance
que l’informateur avait du défunt. Pour ces raisons, comme dans tous les genres
de recherche, il est toujours bon de comparer les sources pour authentifier l’information.
Dans la plupart des cas, le salon funéraire s’est occupé
de la dépouille mortelle peu après le décès et a organisé les funérailles, après
quoi la sépulture a eu lieu dans un cimetière local, ou bien la dépouille a été
envoyée à un endroit extérieur à la ville. Dans certains cas où le décès est survenu
à l’extérieur de la ville le salon funéraire prenait livraison de la dépouille à
la gare de chemin de fer ou au quai de navigation et dirigeait les funérailles et
la sépulture, ou bien il amenait la dépouille directement à un cimetière pour la
sépulture. Dans certains cas, le salon funéraire a fourni seulement un cercueil
ou une caisse, ou il a enlevé la dépouille d’un cimetière local pour l’ensevelir
à un autre endroit. Pour certaines de ces transactions, on n’a qu’une brève entrée
dans l’un des livres de comptes, sans carte ni information sur le défunt. Quelle
que soit la quantité d’information, si le nom du défunt est dans le dossier, il
y a une entrée dans la base de données.
Dans le champ « Notice » du formulaire original, des abréviations
étaient parfois utilisées pour indiquer l’endroit où l’avis de décès ou l’article
nécrologique a été publié. Bien que la plupart d’entre elles renvoient à des journaux
de Saint John et que le journal qu’elles désignent soit généralement évident, on
peut trouver une liste complète des journaux de Saint John dans le Répertoire des
journaux du Nouveau-Brunswick, sur le site Web d’APNB. Pour la consulter, on ouvre
la page de recherche du répertoire, on choisit le lien « Afficher l’index par lieu
» et on déroule jusqu’à « Saint John ». Les principaux journaux de Saint John pendant
cette période ont été le Telegraph, le Sun, le Globe, le Times, le Standard et le
Star. Rarement, on peut aussi trouver des abréviations de stations de radio.
Le site n’offre pas l’option d’une recherche par nom en
tant que telle. Les recherches par nom assurent un certain degré d’exactitude, mais
elles ont aussi des limites. Les noms des défunts ont été inscrits tels quels dans
la base de données, y compris l’écriture au son et les erreurs. Une recherche par
nom ne permettrait de trouver que les entrées qui correspondent exactement à la
demande de recherche, de sorte que les entrées ayant les caractéristiques mentionnées
pourraient très bien ne pas être trouvées. De plus, si un nom est courant, des centaines
de dossiers peuvent être affichés, ce qui peut alourdir la recherche. En l’occurrence,
la consultation d’un index des noms élimine de tels problèmes et permet aux utilisateurs
de parcourir simplement les noms de famille et de trouver ainsi des graphies semblables
de noms auxquelles ils n’auraient peut-être pas pensé. Ces recherches peuvent être
limitées à certaines années pour accélérer le processus ou diminuer le nombre de
résultats.
Bien que l’accès aux documents de Brenan soit interdit pendant
50 ans, la compilation statistique est faite à partir des données contenues dans
tous les dossiers, de 1901 à 1971, ventilées par année. Cette fonction permet aux
utilisateurs d’obtenir de l’information sur le nombre de dossiers par année, le
nombre de ces dossiers qui concernent des hommes ou des femmes ainsi que l’âge des
personnes décédées dans chaque sous-groupe. Enfin, la plupart des données contenues
dans le champ « Résidence » indiquent des adresses à Saint John, sauf indication
contraire.